Mission 2 : Mystère.. Mystère

Les dunes d'Illusios étaient passées maîtresses dans le mensonge, la trahison. Chaque étendue désertique recelait des réponses inconnues pour le genre humain. Les nomades ne craignaient pas les mirages, ils connaissaient tous les pièges de ce four infernal qu'était ce désert aride. Néanmoins, les nomades étaient inquiets... Depuis quelques temps, il y avait des manifestations étranges... ils disaient qu'elles étaient malsaines voire macabres. Les événements surgissaient à la tombée de la nuit près de l'Oasis Ysgoud. On racontait que la nature frissonnait, les branches chantaient, le sable tournoyait et on ajoutait même que à la surface du lac certains nomades avaient aperçu des vagues ce qui était très étrange. C'était un lac, il n'y avait pas eu de vent depuis longtemps et pas une trace de mage dans les environs. Et alors... Et alors ! C'était là à cet instant précis que cela se produisait. Le reflet de la lune arrivait au centre du lac, un long cri plaintif jaillissait de nulle part et... là juste derrière vous votre double et même parfois si vous aviez une bonne approche de la magie (esprit 30) vous pouviez voir un défunt.

L'effet cessait de lui-même aux alentours de trois heures du matin. La chaleur revenait, les bruits familiers, les caravanes, les troupeaux d'animaux sauvages qui profitaient des rayons les moins agressifs de la journée... Tout redevenait normal.. Néanmoins, une chose ne pouvait changer.... Les gens, ayant été victimes de ces illusions, devenaient souvent fous... Parfois même, des corps inanimés étaient repêchés dans le lac. L'oasiis avait une bien mauvaise réputation à présent.. Aussi les nomades l'évitaient autant quue possible... Ils ne s'y rendaient qu'aux heures où ils ne riisquaient rien, mais après tout... comment peut-on éviter un danger dont on ignore l'origine ? A plusieurs reprises, les drames se répétèrent même parfois en journée ! C'était à ne plus rien comprendre... Les nomades même en groupe redoutaient ce lieu... Certains quitèrent même leur clan pour mener une vie de sédentaire quelque part loin de ce désert...

Vous arriverez, chers Voyageurs dans une caravane menée par des nomades, qui vous supplient de leur porter secours. Libre à vous d'exaucer leurs souhaits ou de les desservir par la suite, le choix vous appartient.. Rien n'est encore joué !

Louis de Pointe du Lac atterrit à l'orée du désert d'Illusios au début d'un après midi qui promettait d'être assaillant de chaleur et de sécheresse. Il supportait mal ce soleil puissant et agressif ainsi que la chaleur sèche et lourde de cette atmosphère post-apocalyptique. Il ne lui jamais serait jamais venu à l'esprit de venir ici de son propre chef. Louis venait d'être investit d'une mission par sa nouvelle et machiavélique Gardienne. Perséphone cherchait à étendre son influence et son culte à travers le monde de TerraLunae, le désert était peuplé d'être désenchantés et perdus ne demandant qu'une lueur d'espoir pour raviver leur morne existence. La déesse des Enfers avait vu en Illusios le nouvel et deuxième épicentre de son culte, après celui d'Elratrolith. Le vampire Louis avait donc été envoyé là-bas afin de rallier le sultan Arion Nastim d'Illusios à la cause de Perséphone; il lui fallait pour cela atteindre l'Oasis Yzgoud où se trouvait le palais du prince du désert.
Louis errait, ne sachant vers où se diriger. Il faisait si chaud et il avait si soif: il ne pourrait pas tenir longtemps comme cela. c'est alors que son ouïe vampirique perçut un mouvement non loin de là. Le Chasseur s'avança discrètement vers l'origine du bruit qui le mettait en appétit, et se retrouva devant la silhouette d'un lynx qui dévorait lentement un couleuvre qu'il venait d'attraper. Le vampire louis attendit que le félin ait fini son dernier repas, puis l'attrapa avec douceur avant de déguster lentement le nectar de son fluide sanguin. Après ce divin encas, il enterra le cadavre soyeux du petit animal qui venait d'étancher sa soif.
Louis se sentait à présent beaucoup mieux, alors il reprit sa route dans le désert inquiétant et corrosif.

"De l'éternel Azur la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs,
Le poète impuissant qui maudit son génie
A travers un désert stérile de Douleurs." (S.Mallarmé)

La vampire avait suivi Louis, mais l'avait perdu de vue. Elle était beaucoup moins forte que lui et éprouvait une sen,sation de brûlure beaucouyp plus importante. Elle retenait ses souffrances et se précipitait vers des rares endroits ombragés. Elle songea que si Perséphone l'avait envoyé ici, c'était qu'elle voulait la mort de son créateur. Elle découvrit la toile qu'il la recouvrait et s'aperçut que sa peau blanche était rougie et continuait de rougir de manière inquiétante. Elle envoya des coups dans les flancs de son chameau, sa vue diminuait de plus en plus. Son apparence devait faire peur lorsqu'elle y songeait mais qu'importe. Lorsqu'elle était restée en compagnie de Louis, elle avait senti qu'il lui cachait des choses.. Il avait toujours été triste, tout du moins toujours dans une rêverie impertubable, mais les yeux qu'il offrait au monde ne reflétaient plus rien...

" Il a du promettre une chose que je ne saisis pas... "

Louis n'aimait pas boire le sang des êtres humains, il ne supportait pas de tuer, mais parfois la jheune vampire sentait un certain accablement... Alors il détournait les yeux comme s'il ne voulait pas discuter avec elle. La nuit arrivait rapidement comme si un maléfice rendait ce lieu maudit. Soudain, elle vit qu'un cavalier la dépassa suivi de deux autres. Ils chevauchaient des chevaux noirs qui disparurent dans le lointain. Lisette relança son chameau qui se mit àç blatérer jusqu'à... s'écrouler au sol... Pour ne rien perdre et retrouver sa peau blanche, elle but son sang et laissa son corps aux caprices du désert. La vampire continua à pied, par chance elle vit une oasis... Elle reprit des forces, elle sentit deux personnes.. dont Louis... Avant qu'elle ne puisse réagir,, elle vit que derrière elle, il y avait trois silhouettes... un clone en tout point identique à Bernard Mold qui se tenait là bas, une femme et... une vieille femme qu'elle ne connaissait que trop bien sa grand-mère.

Les yeux de la vampire s'agrandirent jusqu'à ce qu'elle pousse un cri. Le clone de Baltazard courut vers son homologue, la femme drappée dans un long drap blanc vers Louis. Ne resta auprès de Lisette que cette fameuse dame dont elle partageait le nom. Lisette fut prise d'une forte rage et d'une insuportable tristesse. La grand-mère et les deux autres n'étaient pas qu'apparitions, ils étaient faits de chair et d'os, comme s'ils étaient venus les narguer. La gorge de Lisette OldHeart était marqué par deux morsures, là où les crocs de Lisette avaient laissé leur empreinte...

- Louis!!!! Louis !!!! Est-ce réel ?

Même si Louis n'était pas censé savoir qu'elle était là, elle n'avait plus tellement le désir de se cacher. Le clone de Baltazard dit au véritable qu'il contrôlait les finances de ce pays, qu'il dirigeait une bande de voleurs.. voleurs qui s'attaqueraient à son entreprise sous peu. Ses yeux pourraient transpercere n'importe qui. La femme de Louis le regardait comme si elle avait honte de lui, elle n'osait pas se rapprocher de lui, continuant de le regarder avec comme une lueur de dégoût.

Lisette Oldheart, la grand-mère de la vampire rit en disant que sa petite-fille avait en naissant entrainer une aura de malchance et que c'était pour cela qu'elle ne voulait pas dépenser un centime pour les aider. La vampire pensa à Gretel, dans son lit, prête à mourir... puis à cette acariâtre grand-mère. Elle sauta vers, lui tapant contre le ventre. La grand-mère la prit dans ses bras en ricanant tout en dévoilant des griffes sur ses ongles, elle griffa la vampire qui s'extirpa de cette étreinte. Elle se transforma en chauve souris et attaqua la femme de Louis. Elle émettait des ultrasons... les trois êtres ne disparaissaiuent pas, ils riaien,t tous les trois en disant:

- Nous existons autant que vous, nous sommes venus pour vous.. juste pour vous...[b]

Après avoir erré de longues heures dans le désert inhospitalier, Louis atteint les portes de l'Oasis Yzgoud, objectif de sa mission. Il était sur le point de signaler sa présence aux gardes présents au sommet de l'immense forteresse de bronze protégeant le palais du sultan; quand il sentit une présence non loin de lui. Un individu, que Louis de Pointe du Lac ne connaissait que trop venait d'apparaître non loin de la forteresse. Ce Baltazard Gold était toujours à l'affût de situations dont il pourrait tirer des bénéfices..... Le vampire se prépara à lancer une invectives poignantes à l'Avare, quand une voix, elle aussi bien connue poussa un cri d'horreur. Louis aperçut alors Lisette, sa bien aimée mais incorrigible fille vampirique qui arrivait dans sa direction suivie de trois silhouette d'apparence fantomatique. Il fut frappé de stupeur quand il en reconnut l'une d'elle qui n'était autre qu'Emily, son épouse défunte depuis si longtemps. Son corps se mit à trembler, ses genoux se dérobèrent, le faisant tomber à terre. Le spectre d'Emily s'approchait lentement de lui comme si c'était elle qui avait peur de lui, accompagnant son pâle visage d'un sourire doux mais plein de réserve. Ah....ce sourire!!!! Louis en avait rêvé si souvent, et en rêvait encore parfois dans son sommeil diurne agité. Profondément troublé par l'apparition, il ne put empêcher les larmes de sang qui perlaient au coin de ses yeux d'émeraude. Ce qui lui faisait le plus mal c'était qu'il percevait une lueur de dégoût dans les yeux de sa femme: savait-elle qu'il était devenu ce démon assoiffé de sang? Son agitation ne lui épargna pourtant pas l'audition de la voix apeurée de Lisette:

- Louis!!!! Louis !!!! Est-ce réel ?

Le vampire issu du siècle des Lumières ne fut guère surpris par la présence de Lisette. En tant que son créateur, par un lien obsur et propre à leur race, il savait en permanence où se trouvait sa pupille. Il avait remarqué qu'elle le suivait depuis qu'il avait pénétré à Illusios. Dans quel but l'espionnait-elle? Louis n'en était pas sur mais il se doutait que cela avait un lien avec les récents évènements et plus particulièrement son assujettissement à la Reine des Damnés. Lisette voulait se racheter et devait se préparer à bondir sur la première occasion qui s'offrirait de soustraire son mentor à l'aliénation de Perséphone. Or l'ingénue Lisette s'était découverte bien vite, sans doute à cause de la peur que lui inspirait les émanations d'outre-tombe. Ebloui et tétanisé par la vision de sa femme, il réussi tout juste à articuler:

-Je le crains mon enfant............mais je l'espère tant!

La jeune vampiresse ne lui permis pas de rester à contempler sa défunte épouse. Utilisant son don de métamorphose, elle prit la forme d'une chauve souris avant de fondre sur Emily. Louis se releva, prêt à arrêter Lisette, mais il se rendit compte que le spectre ne semblait pas avoir été blessé. Elle riait avec ses deux comparses et ils se mirent tous trois à leur parler:

- Nous existons autant que vous, nous sommes venus pour vous.. juste pour vous...

Les illusions étaient réelles, mais les coups que l'on pouvait leur infliger ne donnaient rien ou si elles donnaient quelque chose, elles se refermaient aussitôt. Lisette arrêta son cirque, elle s'aperçut que Bernard était là et avait une foule de questions à lui poser. Comment cela se faisait -il que son père vampire et Bernard Mold soient au même endroit... Perséphone devait être derrière tout cela... C'était la seule explication. La vampire crut comprendre que Louis avait vraiment du offrir à la déesse plus qu'il ne l'affirmait, c'était la seule raison possible à son enfermement. Elle sentit un bras se fermait autour de son cou, sa grand-mère l'attaquaiit par l'arrière. Les vampires étaient des créatures dotées d'une bonne souplesse... Avant que l'étreinte ne lui soit fatale, Lisette fit une acrobatie et par instinct mordit le bras de sa grand-mère. Alors tous ses souvenirs lui revinrent en force, de manière plus présente alors qu'elle buvait le nectar... Une sorte de folie grandissait en elle comme jamais auparavant. Le passé devenait présent et tout ce qui était autour d'elle se perdait petit à petit. Elle redevenait la meurtrière à chaque goutte avalée.

La grand-mère riit en pensant que c'était l'arroseur arrosé, les armmes utilisées d'ordinaire par les personnes n'étaient d'aucun secours contre ces manifestations surnaturelles... Il fallait trouver la source, la source de cette malédiction devait se trouver sur cette oasis, mais où??? La vampire en s'éloignant se rendit compte que le sang qu'elle avait bu agissait comme un poison... Elle avait une envie folle de tuer ou de se jetter dans l'oasis afin d'aller au fond pour s'y noyer... Elle comprit les malheureux qui n'avaient pu résister.. Elle regarda Louis l'air désespéré... Elle retourna sa grand-mère souriait, elle ne l'attaquait plus... Elle devait se rendre compte que pour Lisette, elle avait fait le nécéssaire. La vampire commençait à avoir des hallucinations...

Elle voyait des yeux verts dans tout ce qui les entourait... Elle voulait les attaquer toutes ces ombres qu'elles voyaient toutes sans exception. Elle cria et se jeta sur des fougères en les mordant. Elle résistait pour éviter de s'approcher de l'eau et de s'y noyer...

- Louis... pardon... je n'aurais pas dû... sang... c'est le notre... ce n'est pas Emily...

A cet instant, Louis eut les marques que Lisette avait infligées à Emiliy sur le corps. Lisette se sentit affaibli et eut également sur le bras deux marques de morsures... la morsure de sa machoire... Elle avait bu son propre sang avec dégoût, elle eut des nausées... Tout ce qu'elle pouvait faire c'était s'éloigner de cette source de malheur et s'approcher de la végétation. Mais elle avait soif, très soif... Cela ne servait à rien de s'attaquer à ces illusions... cela revenait à s'attaquer soi-même. Bernard était peut-être bien parti, en attaquant l'esprit de ces trucs, on pouvait peut-être obtenir quelque chose... Une fièvre envahit Lisette qui hurla... Elle tomba brutalement au sol, puis elle se leva et s'avança vers Baltazard l'air menaçant... Une voix qui n'était manifestement pas la sienne se fit entendre :

- Pourquoi je te retrouve ici toi ?

De longues canines apparurent, mais ce fut sur Louis qu'elle se jeta ensuite... Au fond de ses yeux, on sentait son désespoir...

- Il n'y aura pas de retour possible...

Alors qu'elle n'était qu'à deux pas de Louis, elle ralentit comme si elle résistait encore à l'emprise qu'elle subissait... Elle avait exactement la même sensation qu'à Elratrolith quelque chose dont elle ignorait le nom la contrôlait et la dominait entièrement. Elle espérait juste que Louis exquiverait ses attaques... La personne à laquelle elle tenait le plus... Devoir l'affronter, cela lui était excessivement pénible... "Louis pardonne moi... je t'en prie pardonne moi encore une fois" pensa t-elle. Elle détestait se faire contrôler, une fureur grandissait en elle, ce qui ne faisait qu'augmenter sa folie. Encore au coin de sa bouche, une goutte de sanng, son propre sang étincelait à la clareté d'une lune très présente. La lune et cette gouttes formaient alors deux objets analogues semblables à deux perles de nacre qu'auraient pu renfermer une huître...

Voilà la réponse aux nombreuses rumeurs concernant le désert d'Illusios. Ceux qui le traversaient devenaient aliénés et en venaient à se détruire eux-mêmes. Ces apparitions d'outre-tombe provoquaient nostalgie et effroi, un mélange de regret et de peur qu'il était impossible de dissoudre. Comment résoudre l'insoluble? Louis tentait de contenir le désir qu'il avait de se complaire devant la vue de son épouse; il réussit à se détacher de son emprise pour constater avec désespoir que sa pupille et l'abject Avare se trouvaient eux aussi dans une situations bien délicates. Baltazard Gold débattait avec son double capitaliste et Lisette se battait avec sa grand-mère, celle-la même que le vampire des Lumières n'avait pas réussi à sauver des crocs vengeurs de sa jeune pupille. Louis entendit le spectre de Lisette Oldheart rire aux éclats puis il sentit un profond trouble envahir l'esprit de sa fille vampirique. L'apparition l'attaquait psychiquement. En proie à une démence inattendue, la jeune fille se jeta sur les rares végétaux qui peuplaient ce lieu désertique. Tout cela était incompréhensible! Le vampire, passant les mains autour de son visage affligé, remarqua alors de fines écorchures à hauteur de son cou. Deux petites lésions comme celles que Louis avait trop de fois infligées pour ne pas les reconnaître. Auncun autre Enfant des Ténèbres ne l'avait pourtant attaqué; la seule qui avait été heurtée par Lisette était Emily. Ce n'est qu'en voyant de semblables marques sur les bras de sa pupille qu'il comprit ce qu'étaient en réalité ces étranges apparitions. Elles étaient une part d'eux même, une peur profonde, un souvenir trop présent, une fraction d'eux mêmes qui les hantait. S'attaquer à l'une d'entre elle, c'était s'attaquer à la personne de laquelle elle émanait: le meurtre le plus odieux qui puisse être.
Lisette était toujours en proie à un étrange comportement, elle hurlait et se débattait, Louis ressentait la profonde panique et la rage analogue qui avait rongé l'esprit de sa jeune pupille. Sang crier gare, la jeune vampiresse se jeta sur son créateur mais se rétracta au dernière instant, comme si une dernière once de volonté demeurait en elle. Celui-ci sentait que la jeune fille était poussée au paricide par une entité étrangère à elle, il entendait la petite voix de Lisette qui lui demandait de lui pardonner. Louis voulait aider sa fille mais lui-même était en prise avec son propre spectre. Tournant le regard vers Emily, il tenta de convaincre son esprit que cette douce silhouette n'était que le fruit de son imagination, qu'elle n'existait qu'à travers lui. Le vampire avait acquis avec l'âge de grands pouvoirs psychique, mais s'hypnotiser soi-même n'est pas une mince affaire. Il concentra alors toute son énergie mentale sur Lisette, tentant de la forcer à revenir à la raison. Etant son créateur et étant plus vieux, il possédait un fort ascendant sur elle. Louis intima l'ordre à Lisette de se calmer et de fermer les yeux, ce qu'il fit lui même, pour ne plus voir cette douloureuse apparition qui n'était que le jouet de sa propre imagination.

"Et quand je les rouvris à la clarté vivante,
A mes côtés, au lieu du mannequin puissant
Qui semblait avoir fait provision de sang,
Tremblaient confusément des débris de squelette." (C.Baudelaire)

Louis tentait péniblement de sauver Lisette de ces apparitions d'outre-tombe, mais en vain. Ses sens vampiriques ne semblaient pas de taille face à la puissance des illusions du désert. Alors que le vampire commençait à déclarer forfait face à ce lieu magique, une nouvelle silhouette apparut devant lui. Cette silhouette, il ne la reconnaissait que trop bien: il s'agissait de Lestat de Lioncour, celui qui l'avait contraint à cette éternité de souffrance. Son créateur s'avança vers lui, un sourire cruel aux lèvres. L'attention de Louis se détourna complètement de sa pupille, comment pouvait-il aider Lisette alors que lui-même était aux prises de deux spectres. Car Emily était toujours là, près de lui, il n'avait pas réussi à la faire disparaitre. Les deux fantômes de son passé se tenait à présent devant lui. L'angoisse du pauvre louis montait en puissance comme un cancer intrusif. Il se sentait piégé, sans espoir de salut entre ces deux ectoplasmes....

"Si je me sens puni, c'est que je le dois être,
Ni l'homme ni la femme ici ne sont pour rien.
Mais j'ai le ferme espoir d'un jour pouvoir connaître
Le pardon et la paix promis à tout Chrétien." (P.Verlaine)

Le poète avait raison: les deux spectres n'étaient pas là pour rien. Qu'avait-il donc fait pour les perturber à ce point? Il connaissait les réprimandes de Lestat à son égard: il lui reprochait de nier à sa nature de vampire, d'être un être frêle dans un corps surpuissant. Mais Louis ne voulait, et ne voudrait jamais céder à sa soif meurtrière. Mais Emily, il l'avait aimée et choyée, il ne voyait vraiment pas ce qu'elle attendait de lui. Le spectre de son épouse lui répondit aussitôt:

"Oh, Louis, comment as tu pu vendre ton âme à la plus démoniaque des déesses de ce monde?"

-Mais je ne l'ai pas fait à dessein, c'est à cause de ma pupille que j'y ai été contraint! C'est par amour que j'ai vendu mon âme au diable!

"Ahaha, pauvre Louis! Resterez-vous donc toujours une victime?" railla l'apparition de Lestat.

-Non! Je ne puis lutter, laissez-moi en paix!

"Mon amour, sois fort et libère toi de ton aliénation!"

-Comment? Je ne peux tout de même pas défier la déesse..

"Qui est responsable de votre sort, mon cher ami? C'est votre pupille qu'il faut punir!"

-Non, ne faites pas de moi le monstre que vous êtes, Lestat!

Louis ne pouvait pas lutter: cette magie était beaucoup trop puissante pour lui. Il était si faible et ne pouvait rien faire pour se sortir de cette situation épouvantable. Se prenant la tête entre les mains, Louis se laissa tomber à terre et tenta de nier la présence de ses deux tortionnaires fantomatiques.

Balthazard émit un soupir croissant. Il allait encore devoir jouer les héros. Bien qu'ayant triompher de son double, l'avare avait remarquer qu'ils n'étaient pas sortit de l'auberge. Louis était au prise avec non plus un mais deux illusions. Le Vampire n'allait pas supporter ces deux ennemis en même temps, et malgré le fait que louis déteste Balthazard, celui-ci n'allait pas le laisser dans le pétrin. Il n'était pas l'ordure que tout le monde imaginait, il avait un coeur lui aussi. En un coup d'oeil, Balthazard vit que Lisette était sortie d'affaire pour le moment car sa grand-mére avait disparu dans une flaque d'eau. La Vampire était justemment sur la berge du lac, mouillée ce qui prouvait qu'elle avait plongée dans les eaux insondables du lac. Qu'avait-elle découvert? Elle se tourna vers l'avare, les yeux hagards.

-J'ai compris Bernard, il n'y a que toi qui peux toucher cette maudite perle... et faire qu'on sorte en,fin de cet... enfer !

Les yeux de l'avare s'agrandirent sous la surprise. Il y avait donc une perle sous la surface du lac, et cette perle générait ces horribles illusions? Lisette semblait le prendre encore pour Bernard Mold, son faux nom. Mais Balthazard n'avait que faire de ça pour le moment. Il se rappela les paroles de Charon et Ramses. Il y avait quelque chose de mauvais dans ce lac, et c'était cette perle. N'écoutant que son stupide courage, Balthazard jeta son gilet noir a terre et s'élança. En passant prés de Lisette, il lui murmura a l'oreille.

-Tu me devra une nouvelle chemise....

Puis l'avare sauta, les mains jointes devant lui. En un plongeon parfait, il pénétra la surface du lac sans une ride. Une fois dans l'eau gelé, Balthazard essaya de se repérer mais c'était difficile dans les profondeurs de cette étendue d'eau. Soudain, il l'aperçut. Une sorte d'orbe azuré, animé d'une lueur écarlate. L'avare fit un coup de pied dans l'eau pour se propulser vers l'objet, qui n'émit aucune opposition. Il l'attrapa, et au contact de l'artefact magique son esprit fut saturé d'image. C'était insupportable. Balthazard sentit soudain qu'il fatiguait et n'arrivait pas a remonter rapidement a la surface. Dans un ultime effort physique et psychique, Balthazard réussit a émerger du lac. La lueur rouge de la perle s'éteignit subitement, et les deux spectres de Louis s'évanouirent dans des gerbes d'eaux. L'avare ne toucha plus a l'objet maudit puis il s'éloigna lentement du lac, ramassant au passage son gilet et sans se retourner il leva la main au-dessus de sa téte comme pour saluer Lisette et Louis. Il avait résolut le mystére du lac, et il avait besoin de repos maintenant. Ce qu'il ne savait pas, c'ets que la prédiction de son double allait se réaliser. Balthazard partit, sans savoir qu'il ne se souviendra bientôt plus jamais de lisette et Louis....

(C'est finit ici pour moi )

Sans que Louis ne sache comment, les spectres d'Emily et et de Lestat disparurent en un voile de poussière. Décontenancé par cette disparition inattendue, il se tourna vers ses compagnons, qui semblaient à l'origine du phénomène. Il eut tout juste le temps d'apercevoir Baltazard Gold s'échapper de ce lieu maudit, laissant Lisette inerte avec un étrange objet en main. Avec curiosité, il s'approcha de sa pupille et lui demanda de lui narrer les récents évènements. Ainsi, le mystère des apparitions du désert d'Illusios était contenu dans cette minuscule orbe. Lisette lui demanda de détruire la sphère: Louis usa donc de ses dernières forces pour anéantir l'objet maléfique. Il faillit hésiter un court instant, se demandant s'il ne serait pas mieux de le rapporter à la déesse; mais à peine cette pensée apparue dans son esprit, il se raisonna et se maudit de penser d'une telle façon.
Une fois l'orbe détruite et la malédiction d'Illusios écartée, le vampire aperçut au loin une délégation qui s'avançait vers eux; Il reconnut les couleurs rouge et or du sultan Arion Nastim, lequel était l'objet de sa mission en ce lieu. Le maître du désert guidait sa cour, majestueux dans sa toge d'un blanc immaculé. Avant que la délégation ne les atteignent, Lisette s'éclipsa en pestant contre le soleil. Les remontrances envers son insouciante filleule viendraient plus tard. Néanmoins, son corbeau, Rec, demeura aux côtés de Louis, ayant pris place sur l'épaule du vampire. Comme celui-ci était le seul présent, le sultan présupposa qu'il était le sauveur de son royaume. Louis ne nia pas, car ce quiproquo pouvait être un atout majeur en faveur de sa mission. Arion Nastim voulut le combler de présents, mais peu désireux de gloire et de richesse, le vampire déclina ces offres et fit part au sultan de la proposition de sa Gardienne Perséphone. Louis apprit au maître du désert que c'était elle-même qui l'avait envoyé ici afin de sauver Illusios de sa malédiction. Avec de tels arguments, le sultan ne pouvait qu'accepter l'offre de partenariat; mais il ajouta une close au contrat: il voulait que Louis devienne, bien que toujours au service de la déesse, un de ses conseillers politiques. Le vampire, ayant eut pour consigne d'accepter les moindres conditions de Nastim accepta le poste.
Sur le chemin conduisant à l'Oasis Yzgoud, Louis de Pointe du Lac fit son rapport à Perséphone. Il n'était pas fier de ses performance à Illusios: il n'avait pas su triompher des hantises de son passé et avait rallier le sultan par le mensonge et la tromperie. Il s'était fait un nouveau maître: esclave un jour, esclave toujours.....

"Tout vous repousse et tout vous navre,
Et quand la mort viendra pour vous,
Maigre et froide, votre cadavre
Sera dédaigné par les loups !" (P.Verlaine)