Lisette Heartless Fille des ténèbres
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| Sujet: La Vague Mar 8 Déc - 18:24 | |
| C'était un film que j'ai vu depuis déjà un moment. Il y a une spécialiste de ce film sur ce forum que j'invite à se présenter. Le temps que Tori O'Riordan arrive, je vais vous dire mon ressentis, c'est un film qui effraie un peu puisqu'il montre qu'une certaine manipulation des esprits est possible et que donc si nous ne faisons pas assez attention une dictature peut nous exploser à la figure. L'affiche même du film illustre bien toute cette tension liée à un mouvement expérimental lancé par un professeur nommé "La Vague". Voilà j'ai présenté les grandes lignes. ^^ | |
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Tori O'Riordan Rodeuse elfe
Messages : 191 Date d'inscription : 01/12/2009 Localisation : Ici et ailleurs
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| Sujet: Re: La Vague Mar 8 Déc - 19:56 | |
| Merci pour cette petite introduction Lisette . Mais ce que j'avais écrit est très long (c'était un article à la base lol). Je vous le mets quand même pour ceux que ça intéresse. Au-delà de la démocratieLa vague a d’abord déferlé dans les salles de cinéma allemandes, où elle a connu un succès considérable. C’est que le fil conducteur de l’histoire est inspiré de faits réels. Plus précisément, le réalisateur Dennis Gansel a choisi de réadapté sur nos écrans une étude expérimentale sur le fascisme, qui avait été menée par le professeur d’histoire Ron Jones en avril 1967. A cette époque, ce dernier enseignait dans un lycée de Californie aux Etats-Unis auprès d’élèves de première, qui ne croyaient plus à la possibilité de recréer un climat de terreur dans le monde moderne. Comme lorsque dans le film, Monsieur Wenger demande à sa classe « Pensez-vous qu’une nouvelle dictature soit possible ? », et qu’un de ses élèves répond naturellement : « On nous a assez mis en garde ». Les jeunes adolescents ne comprenaient pas non plus comment le régime nazi avait pu perpétrer autant de crimes sans que la population ne réagisse.
Des traces effectives manquent à l’argumentation du professeur américain pour affirmer la véracité des éléments de toute son expérimentation, qu’il a choisi de conter dans un texte cinq ans après. Pour autant, l’important est que la sensation de mal l’aise véhiculée par les images de Dennis Gansel vous accompagne tout au long du film. Du reste, l’histoire finit bien plus dramatiquement dans la version cinématographique…
Tout commence avec un projet dans un cours sur l’autocratie, celui d’un professeur de lycée, Rainer Wenger, plutôt proche de ses élèves. Ce projet, il veut « le rendre vivant ». Et pour cela, il leur propose de former une communauté, se basant sur des principes comme la discipline, la loyauté, l’uniformité. Ils ne feront plus qu’un, et seront portés par les valeurs de leur professeur devenu un meneur, un chef. Pour que l’expérience soit concrète, ils doivent choisir un nom. Ce sera « La vague ». Par la suite, ils seront par exemple amenés à imaginer un salut évocateur ou un emblème significatif. Au départ, des élèves se sentent troublés par les exercices qu’ils doivent recréer, comme le fait de marcher en rythme, pour que le bruit de leurs pas les unisse, les rassemble, mais peu arrêteront l’expérience, la plupart continueront, et iront en fait jusqu’au bout…
C’est ainsi que le spectateur se rend rapidement compte que ce qu’on lui montre le trouble lui aussi, puisqu’il se reconnait parfois adolescent dans un des personnages. Ce personnage, qui se sent exister et enfin utile à sa communauté progressivement. Même les plus exclus sont défendus, car ils font désormais partie de la bande, de leur clan. En effet, il n’y pas que la figure de Monsieur Wenger qui se trouve être intéressante à observer dans ce film, le personnage de Tim marque irrémédiablement. Avant évincé par ses camarades de classe, cette communauté le fait renaître dans les yeux des autres, et c’est justement ce sentiment diffus et salvateur qui en fait un être aux comportements parfois radicaux, mais pourtant au sourire tellement humain. Un autre personnage qu’il me semble important de mettre en avant est celui de Karo. Elle est tout le contraire de Tim. L’actrice Jennifer Ulrich incarne une élève estimée et ingénieuse, qui tout d’un coup se trouve obligée de descendre de son piédestal. Elle aurait pu être cette résistante lucide, qui choisit de contrer la propagation de La Vague, mais comme tous les personnages de Dennis Gansel, elle est affublée de travers aussi compréhensibles, que pernicieux. On devine qu’il n’y a pas qu’un souci de démocratie qui la porte…
D’autres thèmes sont abordés dans l’œuvre du réalisateur allemand, tels que le problème de l’éducation aujourd’hui ; opter pour une éducation libérée, ou au contraire une éducation intransigeante ? Néanmoins, ce que révèle en premier lieu son visionnage, c’est cette accablante réalité qu’est la difficulté d’instaurer une vraie harmonie dans une communauté ; bien que par moment les différentes phases de l’embrigadement présentées peuvent paraître un peu caricaturales, ou trop ordonnées. Il suffit de peu pour que les tensions éclatent, et permettent d’appuyer des discours intolérants ou haineux. En outre, à un âge en recherche de repères, de valeurs, de jeunes adultes peuvent se laisser entraîner par des propos fédérateurs, mais qui ne font ensuite que les fragiliser, voire les détruire.Koko. | |
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